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/getattractor. 12 Montpellier, Jardin des plantes - 13.12.19, après-midi
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la pluie a cessé de tomber, les nuages ont été balayés par le vent qui, lui, a décidé de rester. des nuages de feuilles dans l'entrée du jardin des plantes, des arbres qui dansent, les voix étouffées des promeneurs par le souffle incessant dans les branchages, dans les buissons. le livre me guide à travers, d'abord le long d'une première allée, en hauteur par rapport au reste. la chasse aux trésors débute, j'essaie de trouver d'abord les arbres évoqués dans les lignes de Monique Dur : le Phylliré, le plus vieil arbre du parc, avec son écorce pleine de reliefs, de nœuds, de cachettes auxquelles les amoureux.ses confient leurs secrets. leurs mots, dans des papiers pliés, dans les creux du tronc. au bout de l'allée, l'arbre de Judas, un des plus vieux arbres du parc lui aussi. la quête vers la tombe de Narcisse débute alors, elle qui, déjà dans les pages d'un livre datant de 1970, est difficile à trouver, cachée derrière des buissons. j'ai beau faire plusieurs tours, je ne tombe pas dessus. d'après la légende, les os de la fille du poète Edward Young y reposeraient, même s'il a été démontré, en vérifiant la date de ces os, que la légende est fausse. malgré cela l'histoire reste profondément attachée au lieu. plus loin dans le parc, les serres qui abritent des cactus. un palmier au tronc entouré d'une matière blanche, au chaud pour l'hiver. des abris cachés dans les arbres, des troncs coupés pour s'asseoir.

sur un banc, j'appelle le blind spot, qui me fait sortir du jardin pour traverser la vieille ville, plein sud. le long de la fac de droit, à côté d'une aire de jeu, suivre des ruelles, couper à travers d'autres. l'arrivée se situe dans un restaurant mexicain, fermé à l'heure actuelle. je m'en rapproche le plus possible en entrant dans la laverie voisine, peinte de couleurs criardes. un bac en plastique bleu qui sert de boîte aux lettres au lieu, et dans le mur du fond, une ouverture qui marque l'ancienne version de cet intérieur transformé. le contraste est presque provoquant tant les couleurs agressent de leur artificialité, à l'opposé des ocres des façades de la rue, et encore plus loin des teintes naturelles du jardin des plantes. dans la laverie, quelqu'un remplit rapidement sa valise des vêtements qui viennent de finir de sécher, puis sort monte la rue au bruit de ses roulettes.
[texte également posté sur Reddit, en anglais]